Art et Informatique ; la codification Artrinet
par Francis Parent, critique et historien d'art

Si les progrès de l’informatique ont fait que l’on peut trouver à peu près tout et n’importe quoi en quelques clics sur le WEB, une recherche pointue dans le domaine de l’Art d’Aujourd’hui peut vite s’avérer fastidieuse, compte tenu de la pléthore des réponses possibles (exemple : la recherche avec Google des mots "artiste peintre" renvoie 6.370.000 résultats ! En effet il ne s’agit pas du nombre d’artistes visibles sur le Web, mais simplement du nombre de pages comprenant les mots "artiste peintre" ou l’un des deux mots seulement).

N’ayant pas encore pu intégrer (et probablement pas avant longtemps, heureusement ! ) la "subjectivité" propre à l’humain, l’informatique pourrait tout de même être d’une efficacité absolue dans ce domaine éminemment subjectif qu’est l‘art : à condition de lui fournir des critères de sélections les plus "objectifs" possibles !

C’est pour explorer cette voie inédite, qu’à la demande d’Active Art, j’ai élaboré une grille de classification pour toutes les créations artistiques actuelles. Cette codification n’est donc en aucun cas le résultat d’une notation subjective sur la "valeur" de cette oeuvre.
Elle est la désignation du "positionnement géographique" de cette oeuvre sur un ensemble d’axes qu’une expérience de trois décennies de Critique m’a permis de synthétiser ainsi :

Axe A : de A100 à A600 - Formalisme : Quand on regarde une oeuvre, quel type de formalisation se donne à voir de prime abord ? Est-ce plutôt abstrait, plutôt figuratif, plutôt..., etc ? (classé du plus immatériel au plus réaliste).

Axe B : de B100 à B300 - Matérialité : Comment se présente la matérialité de ce qui est donné à voir ?
(classé du plus immatériel au plus réel).

Axe C : de C100 à C300 - Investissement : Avec quel ratio Corps / Esprit, l'artiste s'exprime t-il dans son oeuvre ?
(classé du plus "intellectuel" au plus "physique", par exemple : de "l'Art Conceptuel" au "Body Art")

Axe D : de D100 à D300 - Communication : L'artiste a t-il une volonté de communiquer à travers ses oeuvres un message quelconque ? (classé du plus spiritualiste au plus sociétal).

Les mélanges d’axes étant bien sur possibles afin de caractériser au plus près l’oeuvre en question et donc de la retrouver le plus facilement possible en quelques clics. Ainsi le visiteur (collectionneur, amateur d’art, galeriste, critiques d’art, commissaire d’exposition, journaliste etc.), pourra t-il constituer très rapidement une sélection d’artistes correspondant à sa recherche du moment.

Je vous souhaite une agréable visite du site www.artrinet.com.

Pour accéder au détail de la grille de classification cliquez ici.


Francis Parent
Critique d’Art.






Approche de classification pour une
taxinomie visuelle générale de la création Artistique

par Francis Parent
critique et historien d'art

C : INVESTISSEMENT CORPS / ESPRIT
Le troisième critère porte sur « l'investissement » de l'artiste dans son oeuvre. Avec quel ratio Corps / Esprit, l'artiste s'investit-il dans son oeuvre ? Classé du plus "intellectuel" (p.ex. "l'Art Conceptuel", ...) au plus "physique" (p.ex. le "Body Art", ...).

C100 à C140 : plus vers l'intellectualité / l'essence,
C100 à C110 : conceptualités,
C100 : concept pur
vision intellectuelle de l'art comme problème seulement philosophique linguistique, etc. (Joseph Kossuth, Lauwrence Weiner, Bernar Venet, Roman Opalka, ...).
C105 : Distanciations diverses
tous travaux impliquant une distanciation intellectuelle genre hologramme,...
C110 : questionnements spécifiques
de Bruce Naumann à Daniel Buren ; le "Système de l'art" questionne ses propres fondements ou son histoire (C.M Mariani, Wim Delvoye, Komar et Melamid, ...).
C120 à C140 : travail intérieur axé plus vers
C120 : le projectif
l'onirisme, la poésie, le lyrisme, l'experience hallucinogène … Pour "projectiver" une intériorité pensée ou rêvée (Henri Michaux, Wols, ...).
C130 : l'introspectif
paysages intérieurs, émotions, sensations (Arpad Szenes, ...), sérénité ("Monochromes" de Yves Klein, ...), équilibre ("mandalas" de Augustin Lesage ou Adolf Wölfli, ...), mémoire ("les boîtes" de Boltanski, ...). Pour la recherche d'un équilibre "ressenti".
C140 : le fantasmatique
fantasmes de tous ordres, qu'ils soient sexuels, sociaux, religieux ou tous autres, du moment qu'ils sont "formellement" maitrisés (de Georgia O'Keeffe à Annette Messager, en passant par Clovis Trouille, ...).
C150 : entre "Sens" et "Essence"
Entre nécessités matérielles et corporelles de "l'Existence" et les multiples interrogations sur son "Essence" (du "Cri" de Münch aux Installations de Thomas Hirschhorn, du "Cri" de Karrel Appel à Francis Bacon, ...).
C160 à C200 : plus vers la corporéité / les sens,
C160 à C180 : par l'expression
C160 : d'une "humanité" (allant de la Vie à la Mort)
- qu'elle soit factuelle (John de Andrea, Duane Hanson, Itsvan Sandorfi, ...)
- ou bien symbolique (James Ensor, G. Rouault, F. Grüber, Zoran Music, Rebeca Stevenson, Jan Vercruysse, ...), ...
C170 : d'une "animalité" / bestialité, qu'elle soit
- factuelle (Vladimir Velickovic, sculptures de Barry Flanagan, Thomas Grünfeld, Installations de Maurizio Cattelan ou Janis Kounellis, Damien Hirst, photos de William Wegman, ...)
- symbolique ("sacrifices" de Hermann Nitsch, souillures de David Nébréda, ...), ...
C180 : d'une sensualité affirmée, voire d'une sexualité revendiquée, qu'elle soit
- factuelle ("l'Origine du monde" de Courbet, Lucian Freud, John Kacere, P. Klossowki, David Salle, Gilbert and George, ...),
- symbolique (Paul Armand Gette, Andreas Serrano, ...),
- humoristique (le "cerveau" de Gilles Barbier, le "globe" de Boyd Webb, ...),
- ou "réaliste" (certains "Body-artistes" comme Otto Muehl, les "Installations" de Paul Mc Carthy, les videos de Zoran Naskovski, ...), ...
C190 à C200 : l'oeuvre est le résultat d'une action
C190 : gestuelle
l'oeuvre comme résultat d'une gestualité corporelle, mais essentiellement manuelle : du "Dripping" de Jackson Pollock à "l'Abstraction Lyrique" de Georges Mathieu; des "perforations" de L. Fontana à la figuration écorchée de V. Vélickovic.
C200 : avec le corps entier / sur le corps
"l'Actionnisme Viennois"; le "Body Art" (Gina Pane, Michel Journiac, ...); les "Happenings" de nus colorés par Yves Klein; les travestissements de Urs Luthi, Pierre Pinoncelli; les "interventions" de Fabrice Hybert, Gilbert and George, J. Beuys, Vanessa Beecroft, les "baisers" de Orlan, ...
C210 : divers
ratio non classable dans les catégories précédentes.




SOMMAIRE

A : FORMALISME
Le premier critère porte sur le formalisme de l'oeuvre : que voit-on quand on regarde une oeuvre, quel type de formalisation se donne à voir de prime abord ? Est-ce plutôt abstrait, plutôt figuratif, plutôt..., etc (classé du plus "abstrait" au plus "réaliste").?

B : MATERIALITE
Le second critère porte sur la matérialité de ce qui est donné à voir. S'agit-il de pur concept, de jeu de matières, d'objet détourné etc. (classé du plus "immatériel" au plus "réel") ?

C : INVESTISSEMENT CORPS / ESPRIT
Le troisième critère porte sur « l'investissement » de l'artiste dans son oeuvre. Avec quel ratio Corps / Esprit, l'artiste s'investit-il dans son oeuvre ? Classé du plus "intellectuel" (p.ex. "l'Art Conceptuel", ...) au plus "physique" (p.ex. le "Body Art", ...).

D : COMMUNICATION
Le quatrième critère porte sur l'aspect « communication » : L'artiste a t-il une volonté délibérée de communiquer à travers ses oeuvres un message quelconque ? (classé du plus "spiritualiste" au plus "sociétal").